jeudi 25 juin 2015

"Nul besoin de rappeler à l'orphelin de pleurer"

"Adortossot iguigil fimtawn" proverbe chleuh qui peut se traduire par:
Nul besoin de rappeler à l'orphelin de pleurer..

Ce proverbe nous rappelle combien il est inutile d'insister sur des propos qui vont de soi, qui sont raisonnables, évidents.
Eh bien c'est parfois ce que j'ai envie de rétorquer lorsqu'on nous bassine avec l'islam, ô combien cette religion est intolérante, ô combien les musulmans sont violents, ô combien les musulmans sont communautaristes, ô combien les musulmanes sont soumises...
Je ne ressens même plus le besoin de répondre à ce mur d'insultes qui peuplent les médias, les réseaux sociaux et les cerveaux malades.
Car oui parfois les choses évidentes semblent difficiles à intégrer pour certains. Pour certains le raisonnement généralisant plein de raccourcis sera toujours celui qui prime tant que leur réflexion ne se décidera pas à évoluer. Car celui-ci est le plus facile, le moins contraignant, le moins demandeur intellectuellement. À l'image de l'allégorie de la caverne platonicienne; pourquoi se casser la tête à imaginer la réalité se cachant derrière ces ombres quand on peut simplement décider de les voir telles qu'elles sont comme une réalité? Comme dit l'autre:"pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?" même si la réalité est autrement plus agréable, même si se creuser quelque peu les méninges vaut véritablement le coup.
Alors oui, à quoi bon répéter que notre religion a pour finalité la paix et le vivre ensemble, la paix dans la divergence comme dans la convergence n'en déplaise à certains? À quoi bon répéter haut et fort que nous condamnons tel ou tel événement ou acte etc... cela devrait pourtant être une évidence?
Pourquoi nous demander sans cesse de nous justifier devant des barbaries, n'est ce pas assez évident que nous sommes aussi humains?

Finalement ne sommes nous pas tous orphelins de solidarité, de fraternité. Seulement nous sommes des orphelins ayant oublié la perte de ces aîeux dans la course exténuante de la vie, des orphelins ayant oublié de pleurer leur perte..
L'oubli est peut-être le maux de ce temps nous obligeant sans cesse à répéter les évidences.
L'oubli des valeurs.
De la fraternité, l'égalité en passant par la sacro-sainte liberté.
Car désormais la laïcité est sanctifiée.
La laïcité est sur toutes les bouches... politiciens, journalistes, professeurs, médecins, maçons, ouvriers, marchands, cuisiniers etc...
Tous sont au fait de cette valeur primant, écrasant toutes les autres.
Valeur de vivre ensemble dévoyée en vivre reclus.
Alors pleurons notre perte car il est évidents que nous avons perdu beaucoup de notre humanité.

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